• Créer c’est changer

    Créer c’est changer

     

    Chantiers de plantation d'une Haie artistique et d'un verger du Troisième Paradis.

    Piacé le radieux-Bézard Le Corbusier. 2020, 2021.

     

     

    Dans les difficultés mortelles dans lesquelles se trouvent prises l’humanité et la planète depuis que l’on a identifié, mesuré, démontré la relation causale entre activité humaine moderne et réchauffement climatique, pollution et destruction de la biodiversité, la principale difficulté réside dans l’incapacité à changer de forme de vie, pour en adopter une nouvelle qui apporterait une solution au problème.

    L’art, comme l’ensemble du champ culturel, n’est pas un épiphénomène en terme de conditionnement des représentations sociales ; il apparaît pour un espace de création qui détermine inéluctablement des changements de vision, de perspective, et donc des changements de modes de vie, des orientations universelles. À ce titre, il ne s’agit pas d’un monde à part, mais plutôt d’un monde aux premières places d’une modification possible du modèle de vie adopté par les populations et les sociétés.

    La responsabilité de ce monde artistique est donc considérable, ceci étant dit sans pour autant chercher à culpabiliser ou à mettre une pression moralisatrice excessive sur tout un chacun. Néanmoins, les problèmes étant du niveau de gravité que nous connaissons, on ne peut pas traiter à la légère, par l’évitement ou le déni, cette question de la responsabilité.

    On se demande d’ailleurs pourquoi Michelangelo Pistoletto, artiste international à l’origine, il y a plus d’une cinquantaine d’année, de l’Arte povera, n’a pas trouvé une évidente justesse, dans le fait d’avoir créé à Cittadellarte, sa fondation située au nord de l’Italie, un festival intitulé « L’arte al centro di una trasformazione sociale responsabile » (L’art au centre d’une transformation sociale responsable).

    Rappelons que ce mouvement artistique désormais historique, l’Arte povera, a été pionnier dans la reconsidération de notre rapport à la question des matériaux usagés, pauvres apparemment, mais annoblis par le rémploi dans le détournement signifiant, ce qui constituait à la fois la base d’une réflexion économique fondamentalement évidente, saine et au bout du compte ancestrale, tout en inventant les concepts désormais employés couramment (mais très insuffisamment encore) de recyclage et d’économie circulaire.

    La responsabilité qu’emploie de manière centrale Pistoletto dans sa démarche de coordination et d’incitation culturelle transversale à Cittadellarte, doit bien être quelque chose qui porte un sens actuellement, par rapport à la constatation de l’évolution de la situation mondiale et sociétale. C’est ce qui apparaît dans ses entretiens avec Edgard Morin dans « Impliquons-nous. Dialogue pour le siècle. » (Acte sud 2015).  

     

     

    Si l’on reprend des exemples récents d’œuvres d’artistes renommés, réalisées dans l’espace public d’une façon qui a suscité des objections dans l’espace médiatique, par exemple ceux de Christo à l’Arc de Triomphe, de Jeff Koons et son bouquet « donné » à Paris, ou du monument d’hommage à Johnny Hallyday de Bertrand Lavier, on se rend compte que ces gestes artistiques prennent dans le contexte actuel, malgré ou à cause justement du haut degré de notoriété de leurs auteurs, une dimension de déni.

    Après la mort de Christo, magnifique artiste de l’art des années soixante, l’emballage de l’Arc de triomphe revêt une dimension d’hommage incontestable, non seulement à l’artiste et son œuvre mais aussi et surtout à la continuation de l’art contemporain tel qu’il s’est constitué dans ces années, il y a plus de soixante ans.

    C’est un geste, très coûteux, très technique, on peut dire même virtuose, conduit par la famille et toutes les personnes qui ont souhaité soutenir ce projet. On a dit que ces 25 000 m2 de tissu (2,5 hectares !) étaient « recyclés ». Est-ce par les reliques de cette étoffe que des visiteurs fidèles emporteront chez eux après coup pour les laisser sur une étagère, dans un coffre ou bien finalement les jeter lors d’un déménagement, ou autre mouvement mobilier ? Mais quelle est l’empreinte en pollution en eau et en émissions de CO2 de la fabrication d’un tel volume de matière textile ? Compense-t-on cette pollution ?

    Mais aussi peut-on croire que ce geste est neutre en terme de représentations de notre rapport aux ressources et à la terre ? Aux yeux de toute la population, des entreprises, des marques, des politiques, ce geste est-il autre chose que la perpétuation de la geste artistique de l’art contemporain comme valeur indépassable du symbole de liberté créatrice individuelle ? Ou bien n’est-il pas la marque d’un déni envers le changement de situation historique, écologique et sociétale entre les années de genèse de cette œuvre (par ailleurs géniale) et la période actuelle et celle qui s’ouvre devant nous ?

    Ce geste, qui permet d’accéder à une telle confirmation de notoriété, outre qu’il fait surtout grimper les valeurs pécunières des collections privées et des patrimoines immobiliers des propriétaires privés environnants (ce sont les mêmes et ils ne sont déjà pas trop à plaindre, merci pour eux  !), constitue un modèle : non seulement pratiquement tous les artistes ne peuvent qu’aspirer à ce même degré de force monumentale pour leur propre création, mais les acteurs socio-culturels et économiques ne peuvent que souhaiter continuer pour leur propre compte cette typologie de pratique et d’échelle d’interpellation – géante – de l’attention mondiale.

    Or la terre ne peut pas – et ce n’est pas moi qui le dit – nous offir cette possibilité, elle ne peut pas soutenir ce luxe, cette ostentation démesurée et irrépressible, cette nécessaire liberté et cette prodigalité des gestes artistiques. Christo ne pouvait savoir en 1960 que cette limite existait, et cela n’avait alors pas à être une limite qu’il avait à intégrer dans son travail. C’était au contraire l’explosion des moyens industriels de production textile de grandes dimensions qui s’affirmait. Mais ces données contextuelles sont changées. Nous ne pouvons plus faire comme si nous ignorions ces nouvelles informations scientifiques qui se précisent, accompagnés de leurs effets concrets, sans cesse plus dramatiquement depuis une trentaine d’années.

     

    Si possible, si l’on parle des artistes comme de personnes « éclairées » et pionnières dans leur époque, c’est à dire préfigurant les paradigmes de l’époque suivante, on devrait voir à présent s’affirmer d’autres œuvres. Pas celles qui, par delà leur importance légitime, leurs mérites immenses et incontestables dans l’histoire de l’art et la société, appartiennent justement à l’histoire commune. Ces œuvres « modernes et contemporaines » n’apportent, telles qu’elles sont réactivées actuellement, aucune idée neuve. Aucun changement. Mais plutôt une idée de perpétuation indéfinie de la modernité formulée il y a plus d’un demi siècle.

    Cette remarque peut être faite à l’identique pour Jeff Koons, en ajoutant à son propos un zeste de domination géopolitique américaine, et pour Bertrand Lavier, qui par cette attribution honorifique, peut se croire investi d’une mission de continuation de son œuvre, ici de manière nettement moins convaincante, voire, osons le mot, ratée, ou bien de manière en tout cas accadémique, conservatrice.

    Il n’est pas nouveau depuis Bourdieu qu’il y ait ces retournements de capital symbolique, l’outsider sans capital symbolique, prenant petit à petit par sa transgression des règles dominantes, l’ascendant dans le champs culturel, qu’il peut ensuite dépenser dans une (dés)intégration dans l’espace officiel de l’ordre culturel dominant. Jusqu’à ce que la relève des artistes émergents s’effectue de nouveau, selon le cycle des renouvellements de pertinence subversive dont se nourrit le champ culturel.

    Mais ce retournement de valeur n’a pas eu lieu depuis plus d’un demi siècle. Nous continuons de surfer sur la vague contemporaine au sein d’une société toujours plus sophistiquée, toujours plus gourmande, toujours plus exclusive et excluante, toujours plus inégalitaire, toujours plus en tentative de perpétuer un rêve moderniste polluant et dévastateur qui ne correspond plus à la situation terrestre et humaine soutenable d’aujourd’hui et demain.

    À vouloir continuer sans cesse plus haut et plus fort ces gestes culturels, médiatiques, on nie la réalité de la situation qui justement ne le permet plus. Cette affirmation de liberté créatrice contemporaine se défend en s’affirmant sois-disant gratuite, toute dédiée à la question de l’art. Mais elle est en fait structurellement et prosaïquement très rémunératrice. On sait depuis le livre « Enrichissement » de Luc Boltanski et Arnaud Esquerre (Gallimard Essai 2017) ou bien les travaux des Pinçon Charlot ou Bernard Lahire, que tous ces investissements dans la culture se retrouvent multipliés, sonnants et trebuchants, dans les patrimoines financiers et symboliques des détenteurs des capitaux les plus puissants qui ont la main sur telle ou telle « action » de valorisation. Il est prouvé désormais qu’activer l’art contemporain sur des valeurs sûres fait gagner plus d’argent que de produire et vendre de l’acier ou de la technologie.

    Je ne vois nulle part de nouvelles attitudes dans ces gestes de confirmation des hiérarchies et du mode de vie et de valorisation capitaliste. Le mérite de Pistoletto est de réinvestir les bénéfices que la cote de ses œuvres sur le marché de l’art permettent de tirer, vers des actions qui ouvrent sur ce nouveau paradigme d’ « art au centre d’une transformation sociale responsable », qui fonctionne comme activateur d’actions et de créations d’autres acteurs, nombreux, anonymes, décentralisés.

     

    Si je reprends la géniale idée portant les expositions d’artistes initiées par le commissaire d’exposition Harald Szeemann sous le titre « Quand les attitudes deviennent forme » (1969), je constate que nulle part n’apparaît aujourd’hui un nouveau manifeste de formes de vie et d’art. Nous voyons se continuer les suites, la perpétuation de cette période révolutionnaire passée, qui était en phase avec les enjeux de libération de son temps tels que les mouvements sociaux en Europe et aux Etats-Unis en 1968.

    Or, pourtant, plus de cinquante ans après, il serait temps de passer à autre chose. Si l’on parle d’accélération de l’Histoire, de disruption, on voit plutôt en art contemporain une lente confirmation des valeurs acquises ces cinquante, quarante, trente, vingt dernières années. Certainement, les artistes consacrés ainsi le méritent-ils d’une certaine manière. Mais je ne suis plus certain que ces évènements à répétitions, impossibles à suivre tous, que nous visons ou subissons à longueur d’actualité, doivent être là les seules formes artistiques qui soient à valider, confirmées exclusivement à l’infini, sans jamais inventer d'autres choses.

     

    Pour Christo, certes on dira que cette œuvre réalisée, l'emballage de l’Arc de Triomphe, fera découvrir au grand public peu informé la modernité artistique, en faisant visiter cet emballage en vrai. Mais c’est oublier qu’une part de l’art contemporain s’est construite au contraire sur l’idée de dématérialisation, de moyens non immédiats de faire connaître une œuvre. Moyens qui souvent donnent plus de sens à l’œuvre.

     

    On connait par exemple Spiral Jetty de Robert Smithson sans que les milliards d’habitants de la planète se soient rendus sur place. Smithson montrait des photographies, des dessins, écrivait des textes. On parle tout de même là de chose intellectuelle (cosa mentale), du monde des idées. Pas forcément de toucher ou de garder chez soi un bout de tissus, ce qui ressemble plutôt à du fétichisme ou à de l’idolatrie, car on sait que le musée et l’art ont remplacé d’une certaine manière le temple et la religion dans des relations ambivalentes liant les populations à de nouvelles formes de pouvoir de hiérarchies.

     

    Les acteurs du Land Art avaient la conviction que leurs œuvres en plein désert n’avaient pas à être visitées vraiment, mais participaient de témoignages différés sur lesquels portait justement le travail artistique.

    De même on connaît de l’architecte Boullée, précurseur d’une époque nouvelle à la fin du 18ème siècle, plutôt ses dessins, qui n’ont presque jamais été réalisés et s’exprimaient sur le plan des idées plutôt que par des réalisations physiques.

    Aussi bien par le passé qu’à l’époque contemporaine, les artistes parmi les plus performants dans la rupture culturelle ont travaillé avec la question du chef d’œuvre invisible (Hans Belting). Donc dire que matérialiser l’œuvre de Christo est essentiel artistiquement parlant est inexact.

     

    Dans ma position d’artiste plutôt méconnu et sans cote sur le marché de l’art, demander que soit reconsidéré l’axe des priorités culturelles sonne forcément comme un cri de ressentiment. Néanmoins, je n’ai pas d’autre choix que de tirer la sonnette d’alarme, de créer à la manière d’un lanceur d’alerte. Un agent bancaire lance une alerte sur les corruptions structurelles du système financier international, on ne va pas lui reprocher d’être juste jaloux des milliardaires qui profitent du système et de vouloir s’en venger en publiant auprès de journalistes d’investigation des documents secrets qui prouvent les collusions au plus haut niveau.

     

    Je pense que la perpétuation du mythe construit autour de la notion de modernité, et même si celui-ci est attaqué par ailleurs par des intégrismes religieux arriérés et violents ou politiquement réactionnaires par exemple, n’est pas le seul horizon DEPUIS qu’on sait ce que l’on sait de la crise climatique. Je suis stupéfait que le monde des artistes ne soit pas aux côtés de Greta Thumberg et autres mouvements qui cherchent à exiger ou à créer de nouvelles formes de vie adaptées à un avenir possible de la vie humaine sur terre.

     

    Il n’y a à ma connaissance, aucune sympathie effective du milieu de l’art envers ces mouvements militants, aucune synergie, aucun engagement par l’art. Ce qui n’était pas le cas entre les artistes des années soixante par exemple et les mouvements sociaux de leur temps. On voit que le monde de l’art s’est construit depuis petit à petit une posture plus opportuniste, suivant la tendance et sa croyance en ses propres intérêts professionnels immédiats, moins ses convictions profondes, comme l’explique Maxence Alcade dans son livre « L’artiste opportuniste, entre posture et transgression » (L’Harmattan 2011)

    Or l’art peut justement poser en terme esthétiques et intellectuels des éléments qui enrichissement le débat et donne de la portée à des sujets qui, s’ils sont laissés à la récupération politicienne, aux routines, aux petits moyens d’acteurs de terrain et à l’absence de distance, produit des résultats pauvres, peu convaincants, voire dissuasifs.

    On a bien des artistes qui ont travaillés ces cinquante dernières années avec et directement ou non pour le monde des entreprises, de l’automobile, celui de la technologie, de la finance, des institutions internationales. Pourquoi, en majorité, sont-ils absents ainsi que le monde qui gravite autour d’eux, du phénomène nouveau de la Transition écologique.

    Si l’on voit fleurir des appels à projets institutionnels à coloration « verte », les attentes formulées et les moyens alloués cantonnent le plus souvent les artistes à du commentaire artistique sur la crise multiforme, et beaucoup moins sur des propositions artistiques qui changent concretement, tout de suite et durablement les paramètres du réel climatique, de la bio diversité ou des modes de vie. Cet espace de création dans l'utilité concrète est-il interdit, tabou ?

     

    Aussi, pour reprendre l’extrait d’une présentation rétrospective du travail de l’artiste Piotr Kowalski au MAMCO de Genève en 2019, « l’activité artistique pour Kowalski ne peut être que purement esthétique : l’art est une urgence, une action dans la société », alors il faut se demander si l’urgence maintenant n’est pas tant de redire encore et encore la pertinence historique incontestable des formes contemporaines issus des années soixante mais de créer maintenant pour changer vraiment le monde pour demain. Ce qui, vous en conviendrez, est une autre paire de manches.

     

    Comme l’explique le psychologue Paul Watzlawick dans son ouvrage « Les cheveux du baron de Münchhausen, Psychologie et « réalité » (Essais Points Seuil 1991) en citant Frederic Vester :

    « C’est moins l’absence de moyens intellectuels ou techniques qui fait obstacle à la transformation de notre manière de penser et d’agir (…) que l’énorme poids des traditions et des tabous, des idées acquises et des dogmes intouchables. Sans aucun fondement génétique, ils ont été transmis comme « vérités » inaltérables de génération en génération. Une des tâches les plus importantes en vue du développement d’une nouvelle manière de penser est par conséquent l’analyse de la nature véritable de ces normes. Il s’agit d’isoler, parmi elles, celles qui passent pour être constantes alors qu’elles n’ont plus aucun rapport réel avec le monde d’aujourd’hui, à part le fait qu’elles sont en partie co-responsables de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons. »

     

    Paradoxalement, et alors que les psychologues de cette génération ont produit leur réflexion justement il y a plus cinquante ans, on peut se demander si le paradoxe veut que l’art contemporain et son milieu culturel ne sont pas à ce stade de leur développement dans une crise de croissance qui les empêche de changer. Ce milieu ne fait qu’accumuler un changement décrit par ces praticiens et théoriciens psychologues comme un changement de type 1 (par exemple en conduite automobile, appuyer le pied au plancher sur l’accélérateur), alors qu’il faudrait en fait d’urgence passer un changement de type 2 (par exemple pour rependre la même image automobile changer de vitesse). Et c’est là une chose très difficile surtout lorsqu’on a acquis avec les décennies la certitude d’un mode de pensée et de pratique optimal, indépassable, irréformable, et qu’on a tout intérêt, économiquement, culturellement et statutairement, à maintenir le Statu quo.

     

    C’est là que ce situe à mon avis le paradoxe mais sans doute aussi le remède, la sortie possible : changer c’est créer le changement qui convient à la situation nouvelle. Acceptons de douter profondément de nos priorités de valeurs établies et de l’état des hiérarchies en place, sans les renier ni contester que nous en soyons les héritiers, en considérant nos besoins futurs de survie les plus urgents, et mettons-nous progressivement et humblement à d’autres attitudes pour d’autres formes.  Agissons par l’art (aussi) à des réponses opérationnelles concrètes appropriées aux conditions d’aujourd’hui et de demain, qui seront, on ne peut que l’espérer, pour cette raison même, esthétiques, éthiques, justes.

     

    Créer c’est changer

     

    Plan des plantations du Verger du Troisième paradis réalisé en février 2021, ainsi que l'édition en affiche. Production Piacé le radieux-Bézard Le Corbusier. 2021 

     

     

     

     

     


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    Inventer une nouvelle modernité

     

    Joël Auxenfans. Peinture affiche d'une affiche. 2021.

     

    De nouvelles nominations aux postes clés de la culture par exemple au Musée d’Orsay, sont présentées comme devant permettre au public "d'appréhender à la fois l'unité et la diversité de cette période de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, au cours duquel s'est inventée notre modernité". Mais dans le même temps, on apprend à propos de la nomination dans une institution privée ultra « friquée », que sa mission sera de valoriser et faire rayonner encore davantage des trésors accumulés dans les collections spéculatives. Ces deux mouvements de missions sont présentés simultanément dans les médias et semblent en effet interdépendants, voire interchangeables :

    https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/mouvements-dans-les-musees-francais-emma-lavigne-dirigera-la-collection-pinault-christophe-leribault-nomme-a-la-tete-du-musee-d-orsay_4772165.html

     

    Évidemment il ne s’agit pas ici de faire la critique de personnes, des mérites ni même des missions concernées. Il s’agit de la question du rôle des institutions culturelles dans la définition d’actions situant l’enjeu actuel de la modernité. Il semble en effet que la modernité définie par ce récit historique officiel ne soit plus en phase avec la situation actuelle, et nécessiterait un effort de renouvellement complet, d’aggiornamento un siècle après son premier avènement.

    Comment se satisfaire en effet d’une planète en feu, d’inondations dévastatrices dues au changement climatique, de pertes de biodiversité, de l’extension de la misère, des conflits violents, des guerres sur les ressouces, de la déforestation, de la malbouffe, de la santé publique asservie aux profits des firmes pharmaceutiques, toutes ces catastrophes provoquées par une certaine mise en pratique de la modernité… Ce monde ne peut pas durer en l’état. Faire prévaloir d’une manière ou d’une autre le statu quo n’est pas possible.

     

    Or le monde le plus huppé de l’art contemporain ne se presse pas de changer les choses. Il préfère maintenir une effervescence de changement plutôt virtuelle que de s’attaquer à l’état de la société dans les faits. Est-ce le rôle de l’art et du monde de l’art de s’attaquer au monde tel qu’il est ? Inversement est-ce leur rôle de veiller de fait à maintenir ce monde tel qu’il est ?

    Là aussi la réponse semble courue d’avance : ce monde de l’art-là n’est pas réceptif à des changement structurels, il n’en veut pas, il les ignore. Il est dans le déni. On peut même dire que la caractéristique de la culture main stream, celle des grandes collections privées comme celle des acteurs institutionnels publics les plus prestigieux sont là pour masquer l’urgence du devoir de changer de paradigme. Ils jouent la même musique, avec des nuances de « nouveauté » qui n’en sont pas vraiment, et pas du tout à la hauteur de l’enjeu. Ce qui est un comble pour des élites culturelles ayant un grand pouvoir, qui, sans attendre d’elles d’être visionnaires, pourraient s’informer auprès du GIEC par exemple et en tirer des conséquences.

    Certes, il ne faut pas réduire les musées ou les fondations en des lieux de regroupements militants de petites actions écologistes sans envergure, ou de critique et de création sociale, sans répercussion, sans rayonnement justement. Il faut au contraire donner à ces enjeux primordiaux le rayonnement prioritaire des questions qui sont celles de l’urgence et de l’avenir. En faisant cela, va-t-on risquer d’appauvrir ces collections, et l’action de ces collections ? Je ne le crois pas. L’art aurait un rôle à jouer pour penser ces mutations, mais rien n’y fait, cet univers professionnel semble continuer comme si de rien n’était.

    Au lieu de ce culte, de cette emphase, survalorisation fétichiste de ces collections qui seraient les seuls certificats d’une authentique modernité considérée sous une seule facette, confirmant la place indépassable de la société de consommation capitaliste mondialisée, on pourrait au contraire interroger ces collections sur le mode non pas du dogme, mais en ouvrant les questions à de nouvelles perspectives.

    Cette impasse est particulièrement frappante en architecture par exemple https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/art-contemporain/l-empaquetage-de-l-arc-de-triomphe-oeuvre-posthume-de-christo-entre-dans-le-vif-du-sujet-avec-le-premier-deroule-de-tissu_4768917.html , à l’occasion de l’emballement de l’Arc de Triomphe par les successeurs de Christo.

    Dans une tribune publiée samedi dans le quotidien Le Monde, l'architecte Carlo Ratti, l'un des amis de Christo, a cependant appelé à abandonner "l'esthétique des emballages à haut gaspillage". Son propos semble en tout cas lui permettre d’obtenir une bonne publicité puisque grâce à Christo, on essaie de découvrir cette agence d’architecture https://carloratti.com/ .

    On y voit une équipe multipliant à outrance des projets toujours plus « extra modernes », plus « environnentaux », mais avec tout de même une forte impression de fuite en avant tapageuse difficile  à ne pas ressentir. Par exemple sur une image d’un de ses projets d’espace ultra contemporain mais affiché « vert », on ne voit que des jeunes gens scotchés sur leur Mac Book Pro, assis ou couchés dans toutes les positions, comme un copié collé de l’ultime horizon indépassable de la modernité vue par ces architectes créateurs d’avenir, de « grands gestes »  et de gros business ne prônant pas vraiment la décroissance. Où sont le corps, le peuple, la terre, le vivant dans cette vie lovée sur elle-même, hors sol ?…

     

    Inventer une nouvelle modernité

     

    Une image capturée sur le site de l'agence Carlo Ratti. La vie moderne selon les grosses agences : on dirait ce que Jacques Tati avait déjà ridiculisé il y a longtemps dans son film  "Play time".

     

    Je critique ici le fait de gagner à ce point de l’argent et d’accéder à ce point aux places les plus en vue, de créer à ce point les réalisations les plus tape à l’œil. Cette façon de présenter ce type d’idéal de vie n’est pas actuellement tenable ni souhaitable pour toute la planète et chacun de ses milliards d’habitants. Je ne veux pas obliger toute la population mondiale à ne pratiquer qu’un seul modèle de vie appropriée à la crise climatique qui serait par exemple le chantier agricole imposé pour tout le monde, bio et en permaculture, qui ferait revenir à une Révolution culturelle à la Mao totalement inappropriée.

    Mais je pense qu’il faut se demander si l’on court le risque d’en arriver automatiquement là dès lors qu’on essaie juste de se poser la questions de la pertinence de ces tours, gadgets, voyages pour miliardaires dans l’espace https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/environnement-et-climat-ce-que-coute-le-tourisme-spatial-a-la-planete_4708117.html , alors que l’urgence et la vraie utilité serait d’empêcher par exemple la migration forcée de 240 millions de réfugiés climatiques réduits à la misère la plus désespérée en agissant de manière drastique vers une baisse réelle des facteurs de réchauffement de la planète. Or ce type de projets mégalomaniaques ne répont pas du tout à ces besoins.

    La présidence de l’ONU vient d’annoncer que l’on se dirige, à ce rythme, tout droit vers un réchauffement à 2,7° au lieu des 1,5° qui seraient déjà un cataclysme pour la vie terrestre. Et la déforestation frappe les forêts mondiales à la vitesse de l’équivalent de la surface d’un stade de foot de forêt détruit toutes les six secondes.

    Ce ne sont pas ces prouesses très ostentatoires qui tendent ne serait-ce qu’un infime instant à s’en soucier vraiment, à s’y consacrer encore moins. Dans l’esprit de ces stars, il existe sans doute selon elles déjà des associations humanitaires pour cela. Donc pourquoi réfléchir, pourquoi douter ?

    C’est à ces ONG qu’il revient d’office, comme un service prévu dans le package de ce système ultra moderne qu’ils prônent, de repêcher en pleine mer des migrants. C’est à elles de faire le job de porter asistance avec des tentes et des blocs électrogènes, à des milliers d’habitants pauvres emportés par des coulées de boues en contre bas de mines illégales mises en œuvres par des multinationales sans scrupules ?

    L’écran de fumée des campagnes de green washing, et les prestigieuses collections d’art jouent le même jeu. Y travaillent, n’est-ce pas, des « créateurs d’images », des artistes cotés, et sans doute des collectionneurs en quête de valorisation branchée et optimisée de leurs capitaux …

    Or, dans un contexte que nul ne doit aujourd’hui plus pouvoir décemment ignorer, que font les artistes et les professions qui gravitent autour d’eux ? Que font-ils si ce n’est valoriser par leur art la manière dont se constituent ces fortunes, le modèle économique et de comportement irresponsable qui les animent ? C’est ici qu’un effort de réflexion critique serait digne de la part de ces acteurs du monde de l’art, qui en ont justement, les moyens, la marge, la visibilité… Et cet effort, je ne le vois poindre nulle part. Là où se trouve la grande lumière des grands noms de l’art, des galeries et de la spécultation lucrative, ne rêgnent qu’arrogance, indifférence, aveuglement, cynisme, inaction totale…

    En revanche, il y a de nombreuses actions d’artistes mineurs ou de petits groupes qui tentent des choses avec de petits moyens. Ce ne sera pas suffisant, il faudrait un programme politique et pas seulement du bénévolat local même éparpillé sur toute la planète. Mais ces gens, dont je fais partie, tentent ces choses parce qu’ils ne peuvent plus humainement et même artistiquement faire autrement.

    Mais si, à ce jour, on emballe encore à coup de millions l’Arc de Triomphe, voeu ultime d’un mort qui n’a plus besoin de cela, ni encore moins son art, ni même l’art tout court,… Si on présente tel artiste connu dans tel lieu d’exposition reconnu, parfois avec une débauche de moyens accompagnés de la mièvrerie marketing la plus niaise, je pense par exemple à la campagne de promotion avec y compris la pose en slip de Damien Hirst, digne d’un monde artistique devenu groupie au profit de la spéculation la plus cynique, pour des tableaux « évènements » vendus d’avance des fortunes.

     Il faut par conséquent une convergence d’efforts, un vote uni sur un programme politique le plus complet, pour que les perspectives changent, pacifiquement, mais vraiment.

     

     

     


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  • Joël Auxenfans. Dessin affiche. 2021.

     

     

    Le compte à rebours a commencé. Nous aurons droit à la droite capitaliste d'une manière ou d'une autre,... extrême ! Et pour le Capital, c'est la rentabilité garantie des deux options ! De quoi faire la fête pour les actionnaires !!

    À moins d'un sursaut. Mais, à l'image d'un alcoolique ou d'un fumeur, quand on vote à chaque élection en mouton, c'est dur de changer ses habitudes. Le compte à rebours a donc commencé pour la ruée sur l'abîme. J'en veux pour preuve cet écho loufoque peint à partir d'une couverture d'album de Lucky Luke (aquarelle sur papier, 2021), peinte comme une question vers le sens : quel sens a donc la ruée vers l'abîme de la majorité de mes concitoyens ? ... Cette question mérite réflexion !..

     

     

    Rentabilité garantie des deux options

    Joël Auxenfans. Aquarelle. 2021.

     


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    Patatras ! et une image pour une population qui étouffe.

    Joël Auxenfans. Peinture affiche. 2021.

     

    Patatras !

    Nous y sommes presque ! Encore un petit effort et le duel en 2022 se fera entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron !  Et notre population découvrira l’épouvantable amertume de la violence du pouvoir d’extrême droite capitaliste ou encore celle de l’extrême capitalisme éternel… 

     

    Et il aura fallu que les possibles facteurs de succès d’une alternative politique positive se livrent à une surenchère de bêtise irresponsable, tout à leur obsession égoïste d’appareils partisans, cherchant par dessus tout à tirer leur épingle du jeu. 

     

    Voilà le PCF pris en otage par un séduisant « sauveur de meubles », qui réussira parfaitement à tout perdre de son parti : avec ses 3% en 2022, voilà réalisée l’escalade d’engagement : " nos choix nous font perdre, c’est donc qu’ils sont bons ! "

     

    Car à tout prendre, si le PCF avait d’emblée depuis le début il y a un an pris part à fond, depuis sa spécificité, à la campagne avec la France Insoumise, avec ses élus, ses militants, ses outils, il aurait boosté le processus de persuasion, et fait gagné ! 

     

    Et comment ce parti n’aurait-il pas pu avoir au moins six ministres, qui comme les quatre de 1981, auraient montré leur compétence, leur dévouement, leur efficacité. Et montré un parti de « gens bien », utiles, loyaux, ouverts, unis sur l’essentiel !...

     

    Il n’en sera rien : Le choix suicidaire de maintenir une candidature Roussel dans les conditions actuelles, cet entêtement complètement somnambule, collectif, et solitaire, est un billet aller simple vers l’échec fracassant, criminel, et vers l’oubli.

     

    Et ces autres partis, tout à leurs tactiques pernicieuses ? …:  Absolument aucune vision de l’urgence, priorité aux carrières et atermoiements stériles !! On dirait que les voici atteints du syndrome Lutte Ouvrière : scores rendus stériles par absence de vision unitaire et arrogance maximale !

     

    Encore une fois, comment peut-on à ce point faire abstraction de la gravité de la situation ? Et de l’urgence absolue de participer à la construction d’un rapport de force utile, libérateur, inventif et pragmatique, avec tous les citoyens ? C’est totalement fou !!

     

    Il y a au moins deux députées communistes qui devraient (mais c’est  plus facile à dire) prendre position pour rompre cet engrenage imbécile : Elsa Faucillon et Marie-George Buffet. Elles devraient démissionner de leur groupe et rejoindre la FI (ce message leur a été envoyé, ... sans réponse).

     

    Elles diraient tout haut que l’avenir mérite de refuser l’embrigadement dans des combines de partis, de signifier l’union par dessus tout, sur le fond et dans les faits, et par là de montrer l’exemple d’un vrai engagement, celui au service d’une cause vitale. Pas pour sauver un parti, ses places et ses prébendes !

     

    Ce serait l’occasion à vrai dire inouïe de faire histoire autrement que par ces précédents héroïques du 20ème siècle aux versants si sanglants et désenchantés, en mettant les énergies individuelles et collectives au service de solutions individuelles et collectives.

    Mais ce sera plutôt, au vouloir de ces esprits avant tout partisans, un beau patatras… !

     

     

     

    Et d'autre part, sans transition, ce message accompagnant une image pour le peuple palestinien qui étouffe.

     

     

     

    Patatras ! et une image pour une population qui étouffe.

     

    Joël Auxenfans. "I can't breathe !". Affiche pour une population qui étouffe. 2021. 

     


    J’ai fait cette affiche en liant la discrimination dont sont victimes les palestiniens avec celle dont sont victimes les noirs américains, avec la même injustice et la même perpétuelle impunité, garanties par l’indifférence des opinions et des chancelleries, ... sachant que ce sont les États-unis et les occidentaux qui perpétuent cette violence par le refus des motions au conseil de sécurité, par le refus d'exercer la moindre pression pour empêcher la colonisation sauvage et illégale, par le non respect des traités signés, par la vente massive d'armement tuant les populations civiles et les enfants palestinien-e-s.

    C'est aussi très triste pour la population israélienne, qui, manipulée par le racisme, et bien qu'ayant le droit de vivre dans la paix, ne se croit d'autre alternative que de se jeter dans les bras d'aventuriers d'extrême droite qui aggravent toujours plus l'oppression injustifiable et injuste de ceux, ces "autres" qui vivent là aussi.

     

    C'est ce choix crétin et criminel que fera sans doute notre population en France en 2022, ...

    ... par désespoir, peur irraisonnée, ignorance et irresponsabilité conditionnée

     

     

     

     

     

     

     


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    Joël Auxenfans. "La France est issue d'insoumissions". Dessin-affiche. 2020.

     

     

    En ces mois de Covid où l'on ne voit plus comment on peut espérer une amélioration sanitaire, climatique, économique, sociale, culturelle, géopolitique venant de cette caste de dirigeants totalement inféodés aux intérêts financiers (voir billet précédent), la nouvelle d'une candidature clairement insoumise justifie de se réjouir.



     

    Ne serait-ce que par le désagrément que cette candidature provoque immédiatement dans les milieux qui ont du mal à compter autrement que par des calculs n'ayant rien à voir avec l'enjeu, il est très agréable de constater que déranger reste une modalité possible de l'action politique pour bouger les lignes, à l'heure où tout est régi par cette préséance politicienne dictée par les milieux médiatico-financiers.

     

    

La classe de ces "voyous guindés" qui nous gouverne a parfaitement identifié son danger : un candidat créatif, qui - tempérament éruptif ou non - a engendré de nouveaux mouvements, partis, chaînes numériques, blogs, évènements, et a surtout créé des situations nouvelles, ne peut pas être mauvais pour la progression de la société vers moins de passivité, moins d'atomisation, moins de servilité, moins de dogmatisme, moins d'absence d'idées.

     

    

Bienvenue donc à ce candidat que j'aime tant dessiner ! À l'instar de Gustave Flaubert qui déclarait à son procès, "Madame Bovary, c'est moi ", je dirais, toutes proportions gardées évidemment -  et sans procès j'espère -  "Mélenchon, c'est moi !". Un artiste peut encore choisir ses moyens et ses fins. Ici, pour les moyens, ce sera les crayons de couleur, et pour les fins, ce sera la planification écologique et le programme "L'avenir en commun" actualisé.

     

    

Le spectacle amusant et consternant à la fois va-t-être  à présent celui-ci : pendant combien de temps tous les doctes censeurs de la gauche authentique et “pluraliste”, prêchant pour des “décisions collectives” (n’est-ce pas... ?) vont-ils rester dans la dispute stérile sur la question des personnes ? Et ainsi se justifier de tergiverser.

     

    Alors que l’urgence absolue n’est pas la personne, c’est le programme, et surtout le commencement sans plus tarder de la campagne pour convaincre. Tous ces gens vont freiner des quatre fers et jouer l’inertie circonspecte, en bons donneurs de leçons. Et ensuite se com-plaindre par prophétie auto réalisatrice que Mélenchon n’a pas réussi...et qu’ils avaient donc raison !



     

    Ces gens-là sont nombreux à gauche, faisant passer leur humeur narcissique et leurs intérêts sectaires avant celle des priorités historiques et des opportunités qu’eux n’ont pas su créer. Et faire échouer ce qui ne peut pas être remis à plus tard. Penser que c’est l’homme Mélenchon qu’on soutient, avec ses humeurs, pourquoi pas son odeur, ses goûts pour les chiens ou pour les chats, est un tel degré d’ineptie politique eu égard à la raideur de la tension actuelle, qu’il faudra qu’une montagne tombe sur la tête de ces anges gardiens de l’inertie, authentiques certificateurs de “gauche” à côté de la plaque, pour qu’un jour les choses changent. 



     

    Les choses ne sont jamais parfaites lorsque une dynamique se met en mouvement. Il y a toujours des risques que les choses échappent, dérapent, se perdent. Mais il n’y a pas le choix, il faut saisir le kaïros que nous propose Jean-Luc Mélenchon, Kaïros, qui, en tant que dieu grec, comme on le sait, n’avait qu’un seul cheveu, et n’était pas, loin s’en faut, d’une élégance glamour irréprochable. Un autre aurait toujours été préférable. Mais voilà. Le kaïros c’est cela, c’est l’occasion qu’il ne faut pas refuser, mais saisir, là brusquement ce qui sommeille dans la situation changeante et qui fait irruption. 



     

    C’est à cela, à cette occasion à saisir pour changer le cours des choses de la manière la plus économique et efficiente qui soit, que nous sommes censés nous préparer tous à chaque instant. C’est l’art de la vie. Et la politique fait partie de la vie. Elle n’est pas une idole, une statue rangée sur un autel ou dans une vitrine. Elle est praxis. Elle est saisir l’occasion et s’y préparer sans cesse. En réactualisant à chaque instant la situation pour saisir à nouveau le kaïros qui réside en toute situation nouvelle.

     

    Là, désolé pour nos contempteurs, le kaïros, c’est Mélenchon qui le propose. Le reste n’est que tergiversation hypocrite de fausses vierges qui - jouant les effarouchées -  font rater les trains.

     

    



"La France est issue d'insoumissions".

 

  

     

     

     

      

    La France est issue d'insoumissions

     

    Joël Auxenfans. Dessin affiche. 2020. 

     

     

     

     


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