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    Joël Auxenfans. Affiche du film "La banderole" à voir sur vimeo  https://vimeo.com/276635327 

    MOT DE PASSE : banderole

     

    On discerne désormais, les limbes électoralistes une fois dissipées, combien les stratégies d’enfumage médiatique et de mystification de l’opinion ont joué à plein pour l’élection présidentielle

    https://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/macron-au-louvre-un-rite-initiatique-indispensable-selon-serge-moati-4977714

    https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/arnaud-jolens-un-metteur-en-scene-cher-a-emmanuel-macron_2789397.html

    https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/entreprendre/aides/emmanuel-macron-une-operation-de-communication-savamment-orchestree_2799941.html ,

    Notre président, continuant dans cette stratégie de manipulation, est à présent adoubé par le pape. On voit bien que la politique est, comme le reste des activités humaines, aux prises avec des critères esthétiques, des formes politiques qui sont aussi le fruit d’un art.

    Soit cet art est instrumentalisé pour maintenir les dominations et sert à manipuler les gens, à les maintenir dans l’inconscience, l’ignorance, les préjugés, l’incapacité à exercer un sens critique. Soit cet art sert à l’émancipation, à la prise de conscience, à la pensée , à l’invention d’un monde choisi.

     

     

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    Joël Auxenfans. Affichage urbain. Juin 2018.

     

     

    Ce clivage est particulièrement perceptible, par exemple, dans le film d’Eisenstein « La Ligne générale » (1929). Le passage du film sur la procession religieuse organisée pour faire pleuvoir expose à un degré intense l’état de soumission dans lequel le prêtre et ses adjoints souhaitent maintenir les paysans. Eisenstein révèle d’ailleurs le stratagème employé par le prêtre, puisqu’il prétend promettre la pluie sur la base de la foi en son Dieu alors qu’il dissimule dans son manteau un baromètre, qui est un instrument scientifique, à l’opposé des supertitions qu’il prétend lui-même publiquement entretenir.

    Donc il ment, et cache la vérité à ses ouailles. Malheureusement pour lui et heureusement pour le peuple des petits paysans pauvres, ceux-ci s’aperçoivent de la supercherie dès lors qu’il ne pleut pas. Et ils se mettent à secouer la poussière de leurs vêtement en se relevant de leur posture prosternée, pour enfin se tenir debout, comme des hommes et non comme des bêtes soumises. La poussière qui est secouée symbolise la poussière des crédulités ancestrales, des traditions sans fondement actuel, des rapports de dominations jamais identifés ni critiqués…

     

    On apprend dans France Info que « L'échange s'est tenu au Vatican et a duré 57 minutes, le plus long entretien jamais accordé par le pape argentin à un chef d'Etat ou de gouvernement » (France Info). https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/direct-suivez-la-premiere-rencontre-entre-emmanuel-macron-et-le-pape-francois-au-vatican_2820631.html

    Avec ce résultat indirect - inédit et scandalleux pour notre république laïque - , que des groupes de pressions catholiques vont pouvoir influencer ouvertement ou de manière occulte la rédaction des lois, sans être considérés comme représentant des intérêts privés. « Le projet de loi « pour un Etat au service d’une société de confiance», qui revient aujourd'hui à l'Assemblée, prévoit la suppression des associations à but cultuel du registre des lobbys. Certains y voient un traitement de faveur » (Libération).

    « En clair : si Aides, l'association de prévention et de lutte contre le Sida, demande plus de moyens au gouvernement pour lutter contre le VIH, c'est un lobby. En revanche, lorsque des institutions religieuses se prononcent contre le mariage pour tous, elles n'en sont pas. » http://www.liberation.fr/france/2018/06/26/les-associations-religieuses-sont-elles-des-lobbys-comme-les-autres_1661770 .

    C’est là un coup bien pervers porté aux droits de femmes, le moment-même où La République En Marche s’active bruyamment à l’Assemblée pour inscrire la parité Femmes-Hommes dans la Constitution. Notre Macron est un peu Pénélope : il défait la nuit ce qu’il prétent faire le jour. Malheureusement pour la population, il défait beaucoup plus vite, en douce ou en force, ce qu’il ne fait que semblant de faire de positif, pour complaire et endormir la vigilance.

     

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     Joël Auxenfans. Parution dans la presse Nationale et internationale de l'affiche "Ken". 26 mai 2018.

     

     

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    Joël Auxenfans. Parution dans la presse Nationale et internationale de l'affiche "Ken". 26 mai 2018. 

     

     

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    Joël Auxenfans. Parution dans la presse Nationale et internationale de l'affiche "Ken". 26 mai 2018.

     

     

    En termes de choix de société, Emmanuel Macron ne s’est d’ailleurs jamais caché d’avoir une nostalgie – une vocation ! - monarchiste : http://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-macron-plus-royaliste-que-socialiste-07-07-2015-1943115_20.php . Il faut bien constater que le libéralisme, en ses accents les plus intégristes, au lieu de la modernité qu’il prétend afficher, marche de pair avec le monarchisme le plus arrogant, le plus rétrograde et le plus autoritaire.

     

    Autre volet : les comptes de campagne.

    Longtemps, Mélenchon fut – seul – systématiquement et bruyamment désigné comme ayant commis des irrégularités dans ses comptes de campagne. Non seulement il s’en est clairement défendu, en montrant les parti-pris incroyables de la commission ou de journalistes à son encontre, mais il a averti que cette campagne de presse malveillante et acharnée servait d’écran de fumée pour masquer les fautes beaucoup plus graves d’autres candidats pas du tout "candides".

    Les faits, depuis, lui ont donné cent fois raison :

    https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/info-franceinfo-prix-casses-ristournes-cachees-les-petits-arrangements-de-la-campagne-demmanuel-macron_2789279.html L’enquête nourrie des deux reporters de France Info, Sylvain Tronchet et Elodie Guéguen, rend la dignité à cette profession de journaliste si soumise à la puissance des donneurs d’ordre des milieux d’affaire.

     

    Génocide

    Entre temps, dans ce contexte incroyablement franco-français, on apprend que plus de 30 000 migrants sont morts en Méditerrannée entre 1993 et 2017. https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/refugies-une-liste-de-33-000-morts-publiee-par-un-journal-allemand_1959817.html. Les expulsions et mises en camps de rétention se multiplient à grands frais ; encore plus durement, en nombre et en ignominie, que sous Hollande qui déjà lui, faisait bien pire que Sarkozy.

    L’argument captieux de la prétendue « invasion » de migrants, qui fait dire par les porte-paroles de l’ignominie officielle que l’on «  ne peut pas accueillir toute la misère du monde » (Rocard, cité depuis par Macron) n’est qu’un leurre cynique pour cantonnner les citoyens dans des pulsions d’inhumanité criminelles. L’horreur peut donc se perpétuer sous nos yeux quotidiennement en toute tranquilité https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/migrants-au-moins-trois-bebes-morts-et-une-centaine-de-disparus-dans-un-naufrage-au-large-de-la-libye_2826765.html

     

    Mais en fait, il est démontré par des chercheurs en économie que les migrants ne sont pas un fardeau pour les économies des pays européens https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/une-etude-demontre-que-les-migrants-ne-sont-pas-un-fardeau-pour-les-economies-europeennes_2811703.html.

     

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    Joël Auxenfans. Drapeau "Le français est tissu de migrations" Affiche éditée par souscription  en 2013 et édition du drapeau tissu en 2017 grâce à une production de Piacé le Radieux. 

     

    Transformer en « problèmes » ou en menace, les migrants qui fuient les guerres, les famines, les sécheresses, alors qu’ils ne sont que le résultat de l’échec du libéralisme à l’échelle de la planète, participe d’un discours falsificateur et mystificateur. C’est au contraire le libéralisme défendu par Macron et ses compères, qui, par ses prédations des mondes économiques locaux et des agricultures vivrières en particulier, en les forçant dans des commercialisations mondialisées de produits à seule fin du lucre des possesseurs de capitaux, engendre ces migrations massives pour cause de guerres sur le foncier, les ressources, les misères insupportables…

    Cette perspective officielle mensongère, criminalisant les victimes, se construit sur les mêmes prémisses racistes que le colonialisme et la traite des pauvres, des fugitifs, des dominés, des femmes, des sans droits, telle que l’Occident pré capitaliste puis capitaliste, l’a porté à un degré indépassable et pourtant sans cesse perpétué.

    La juriste internationale Valérie Cabanes, dans son ouvrage remarquable "Un nouveau droit pour la terre, pour en finir avec l'écocide" (Seuil 2016), l'explique ainsi, en citant un organisme international : "  Le réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies reconnaît que « si le monde continue sur cette trajectoire au rythme actuel, sans réduction drastique de la consommation des ressources et de la pollution, les conséquences seront la continuation de la pauvreté et des menaces environnementales catastrophiques. Les modèles de croissance actuels ne fournissent pas suffisamment d’emplois décents, et ils aggravent les inégalités sociales. De nombreux écosystèmes clés sont menacés ou détruits ». Voici un double aveu. D’une part, notre modèle économique n’a pas tenu ses promesses quant à l’amélioration des conditions d’existence de la grande majorité des humains, d’autre part, il a hypothéqué l’avenir de nos enfants en détruisant le milieu naturel et en perturbant le cycle de la vie sur Terre."

     

    Le pire, dans ce storytelling néolibéral anti migrants, complice de l'idéologie des néofascistes, est de faire publiquement, comme le fait notre président, le procès des associations et des navires qui, courageusement et sans en tirer bénéfice, secourent les migrants en train de mourir noyés. Le gouvernement se dédouanne ainsi de son inaction, en reprochant à ces associations de secours en mer de « faire le jeu » des trafiquants

    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/aquarius/cest-dun-cynisme-absolu-macron-accuse-long-lifeline-de-faire-le-jeu-des-passeurs-les-parlementaires-divises_2822795.html , alors qu’ils ne font qu'une partie du travail accompli par ailleurs tout à fait institutionnellement par les gardes côtes.

    Question en réponse à l’hypocrisie de Monsieur Macron : Pourquoi y a-t-il des trafiquants ? Parce que ceux qui dirigent les pays européens et les institutions européennes, dont Monsieur Macron fait partie, organisent le pillage et la corruption dans leur propres intérêts, dans les pays pauvres (Voir le livre de Juan Branco « L’ordre et le monde » (paru chez Fayard en 2016) https://www.babelio.com/livres/Branco-Lordre-et-le-monde/855193, et conduisent cyniquement une politique aggravant la difficulté, le barrage, l’obstruction et les camps d’internements pendant des durées encore allongées par une nouvelle loi infame, dans des enclos grillagés aussi pour les enfants, pour complaire aux opinions les plus intoxiquées des pays riches et légitimer officiellement, banaliser, les vues des partis d’extrême droite…

    La rareté et la difficulté de l’accueil font le lit et la prospérité des trafics. Si les migrants circulaient aussi librement que les milliers de milliards de capitaux souvent illégaux des amis « aisés » du président (protégés qu’ils sont par le verrou de Bercy), alors le trafic cesserait. Si la misère n’était pas systémmatiquement organisée dans les pays en développement par les organismes du type FMI et Banque mondiale, au service exclusif de la privatisation et du profit pour les multinationales, les gens pourraient rester et vivre au pays de leur enfance et de leurs racines.

    D’ailleurs, la « part » que prétend prendre la France pour accueillir les réfugiés ou les migrants fuyant les guerres, les persécutions ou la mort économique, est ridiculement faible comparée à celle d’autres pays beaucoup plus pauvres comme le Liban, ou comparables comme l’Allemagne. Cette hypochrisie génocidaire à l’égard de l’ « étranger », en particulier africain, est à l’image de la politique étrangère de la France, vouée aux intérêts lucratifs des milieux d’affaire faisant main basse sur les richesses (type Bolloré), et de cette incroyable veulerie atlantiste française, qui fait désormais depuis quelques décennies, office de boussole, et constitue désormais la marque de fabrique de notre diplomatie.

    L’obsession des gouvernements français successifs est la même depuis des décennies : juguler les légitimes aspirations des autres peuples à exister à parité dans le concert mondial, empêcher l’émergence de relations qui ne soient pas de domination, perpétuer l’ordre des anciennes « grandes puissances » en refusant de voir le monde changer.

    C’est ce qu’explique très bien Bertrand Badie dans son livre, « Nous ne sommes plus seuls au monde, un autre regard sur l’« ordre international » » (La Découverte 2016). Et c’est cette violence des puissances anciennes, moteur originel de l’accélération anthropocène, qui génère les désordres régionaux si tragiques, qui se propagent ou se regénèrent aussi vite que les puissances occidentales prétendent les avoir éradiqués par la force militaire, le plus souvent illégalement au regard des normes de relations internationales (Voir, sans jeu de mot, la Libye de Sarkozy, qui n’est autre que « l’alibi de Sarkozy » pour dissimuler ses comptes de campagne).

    Mais il doit y avoir aussi fondamentalement une raison racialiste, néo coloniale, qui inflige aux pauvres gens venant d’Afrique ou d’Orient, risquant leur vie et souffrant par centaines de milliers dans leur chair des épisodes dignes des enfers (violences, racket, viols, tortures, trafics), un traitement institutionnel aussi outrageusement indigne. Violence d’État que tente de cacher dans un napage de bons sentiments, la médiatisation de jeunes courageux qui, sans papiers, ne manquent pour autant pas d’agir utilement alors que cette société les rejette dans la clandestinité, le non droit, une exploitation et une précarité effrenées.

     

    Prise d’otages

    Entre temps, l’opinion publique en Angleterre, accomplissant une prise de conscience beaucoup plus essentielle que le Brexit, pense nécessaire de renationaliser ses chemins de fer, bradés au privé depuis Margaret Tatcher et Tony Blair http://m.rfi.fr/economie/20180623-royaume-uni-renationalise-train-virgin?ref=fb .

    On y apprend que le coût du ferroviaire privatisé, outre les accidents en chaîne, devenait six fois plus cher que dans le public. La place qu’il faut ménager en chaque prestation au profit des actionnaires, pèse arithmétiquement sur l’ensemble du dispositif à la fois technique, salarial, d'investissements et de sécurité. Cela est valable structurellement dans pratiquement tout domaine de l’ordre du service à la collectivité, puisqu’il n’y est fondamentalement pas question, en principe, du lucre, mais de droits garantis pour tous.

    Qu’importe, Pour privatiser le rail français avec l’anomie acquise de l’opînion désinformée, les discours ambiants (entendez médiatiques) seront ceux de la culpabilisation, lorsque ce ne sera pas de la criminalisation, des grévistes en général et de ceux des services publics en particulier. Ces soit-disant « preneurs d’otages ». Alors que, comme le dit très bien Frédéric Lordon, les vrais preneurs d’otages, derrière l’écran de fumée médiatique, sont ces actionnaires à paradis fiscaux, qui, faisant peser la menace du chômage et de la mort économique de tout son poids sur l’ensemble du corps salarial, exerce un chantage à la misère qui génère à lui seul l’essentiel de l’anxiété et des souffrances du monde salarié et des familles qui en dépendent.

     

    Pour adressser des signes cabalistiques rassurants, à l’attention de la caste dissimulée des très très riches, ce « grand collectionneur» François Pinault a d’ailleurs su jouer le pas de deux en critiquant, puis finalement complimentant, la politique excusivement au service des milliardaires du nouveau président des riches, Emmanuel Macron. Décidément, après Sarkozy et Hollande, ce dernier, ami ou protégé de l'un et l'autre, est le digne héritier d’une véritable dynastie !

    On retrouve cet esprit intact dans le quotidien bourgeois « Le figaro ». Le ton, la vision du monde qui inspirent d’un bout à l’autre ce journal jusque dans ses moindres petits détails sont entièrement au service du projet que "le monde est ainsi et ne doit pas changer". Mais qu "’il faut, bien sûr, se tenir les premiers bien informés pour savoir saisir à son avantage (entendez avant les autres et à leur détriment), les occasions de s’enrichir davantage ou de prendre une position la meilleure possible pour perpétuer le statut social de l’élite à laquelle on se pique bien entendu d’appartenir comme il se doit".

     

    Croyants

    Les petits bourgeois, qu’il lisent avec zèle ou habitude Le Figaro ou qu’ils se laissent simplement imprégner par cette ambiance idéologique flottante néo libérale qui requiert de toute façon le moindre effort intellectuel et éthique possible, sont ceux qui portent invariablement au pouvoir, scrutins après scrutins, ces habiles prestidigitateurs du Capital, comme notre président Macron, après qu’il l’eurent fait pour Monsieur Hollande et avant lui pour Monsieur Sarkozy.

    Ces petits bourgeois semblent chaque fois conquis d’avance, fascinés par les moirages des récits fabriqués sur « la compétence » de nos élites, - compétence qu'elles ont surtout d’ailleurs pour savoir bien se servir elles-mêmes dans le plat commun, contre tout le monde, et sous le couvert de lois écrites sous leur dictée – , sont à présent d’une apathie phénoménale.

    C’est en particulier impressionnant de voir des parents d’élèves macronistes, s’interdire toute opposition au sieur Macron, malgré le fait que c’est par l’action de ce dernier que leurs enfants vont devoir s’entasser dans des classes surchargées, à 29 ou à 31. Un sacrifice religieux libéral digne de celui d’Isaac par Abraham ! Mais attention, ce n’est pas un mouton qui sera mis miraculeusement en classe surchargée à la place de leur enfant,… à moins que...

    Une religion qui rappelle celle analysée par Pierre Musso dans son ouvrage « La religion industrielle, Monastère, manufacture, usine, Une généalogie de l’entreprise » (Fayard 2017). Les fondements de la croyance des sociétés depuis le Moyen-âge en Occident, sont inscrits dans une articulation entre la foi et la raison, entre l’irrationnel et l’action transformatrice et organisatrice, à travers l’Incarnation en laquelle se combinent esprit et matérialité. Et ce mythe, structuré depuis des siècles, induit une faculté à entrainer et fédérer les « croyants », dans l’entreprise ou ailleurs, à persévérer dans une course à la fois mystique et arraisonnante, qui détruit à présent aussi bien la Terre que l’Humanité.

    Nous voici, dociles apparemment pour la plupart d’entre nous, en de bonnes mains !

     

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    Joël Auxenfans. Portrait de militants anonymes. Peinture affiche. 2018.

     

     

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    Joël Auxenfans. Portrait de militants anonymes. Peinture affiche. 2018.

     

     

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    Joël Auxenfans. Portrait de militants anonymes. Peinture affiche. 2018.

     

    Aussi est-ce un moyen qu’a à sa portée l’art, de créer des situations nouvelles, soit par des évènements, soit par des images qui font des micro ou macro événements. Lorsque le sous commandant Marcos déclare « Si ta révolution ne sait pas danser, ne m’invite pas à ta révolution. », il fait allusion sans doute à cela. Si tous les contestataires du « système » (grand bien leur fasse) ne peuvent pas enhardir leur pensée vers l’invention de manières de voir et de vivre enviables, estimables, nouvelles, librement ré-interprétatives, alors ils échoueront à créer la synergie en faveur d’un autre monde. Ils ont en face d'eux le super pouvoir du "soft power" capitaliste, qui, lui, par contre, en la matière, sait y faire !!...

     

    Et c’est malheureusement cela qui est en cours d’accomplissement. À part quelques stars qui savent surfer sur la notoriété acquise auprès des médias, et qui servent plutôt à se faire valoir qu'à engendrer vraiment des mouvements de prise de conscience ou de combativité populaire, rien ne sort d'efficacement perturbateur des responsables des organisations qui ont la responsabilité et le pouvoir de décider de ce qui est édité, publié, affiché...

    De leur côté, et dans leur coin, les militants révoltés sont tellement aux prises avec une multiplication des Zones À Défendre (hôpital, école, recherche, droits sociaux, etc.) impactées de toutes parts, qu’ils ne peuvent pas se multiplier mais au contraire s’épuisent, s’isolent, jamais suivis par le soutien des autres, ces derniers étant soumis au matraquage permanent des médias.

    Regardons la succession des rendez-vous sportifs mondiaux et télévisuels et faisons la se recouper avec le calendrier des atteintes massives aux droits humains et aux exigences environnementales, nous y voyons la parfaite superposition des rendez-vous manqués. Les lois scélérates passent les unes après les autres, comme les buts dans les cages d’une équipe sans joueurs.

    Bravo ! crient en cœur les abrutis, alors que c'est dans leur camp que les buts rentrent ! Et le lendemain, ils sont au chômage plus facilement, avec moins de retraite, moins de salaires, plus de poisons dans leur environnement, leur enfants et leurs vieillards plus en danger et méprisés, mais, toujours, la canette d’alcool à la main, ils continuent de surfer béatement et de manière infantilisée sur le bonheur artificiel que leur inculquent leurs écrans. Bravo !

    Le match est perdu d'avance, le match est truqué, il ne sert qu’à détourner l’attention générale des vrais enjeux, les perdants sont toujours les mêmes ! Ce sont les peuples, et le plus « beau » (si je puis dire) est qu’ils applaudissent en chœur à l’accentuation de leur propre esclavage ! Ils braillent, ils hurlent et poussent des rugissements virils de plaisir ou de triomphe à chaque action spectaculaire, mais c'est une victoire par délégation et de pure fiction, car ce ne sont que de minuscules points mobiles sur un rectangle vert, qui s'agitent, et qui gagnent ou perdent, mais seulement dans un jeu. 

    Tandis que les gens vrais, eux, pendant ce temps et alors qu'ils sont par ailleurs, dans le monde réel, si incroyablement silencieux, divisés, inorganisés, et alors qu'une par une, les mesures de recul social et environnemental sont appliquées sans coup férir par leurs gouvernants, eux, dis-je, perdent, mais pour de  vrai !!

     

     

     


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