• Art engagé, engagé à quoi ?

    Que tout art soit engagé par la politique qu’il s’invente n’exclut pas la confrontation à la société qui le porte. L’art doit-il par objets de luxe interposés s’acoquiner préférentiellement avec les puissants et s’ériger en signes du pouvoir en place ? Le projet Des formes politiques s’écarte de cet accommodement : des prospectus de 21 x 13 cm imprimés sur un papier recyclé sont diffusés par des militants dans la rue parmi des gens ordinaires. Cette immédiateté et cette légèreté  matérielle donnent au projet sa forme. À l’interrogation que peut aujourd’hui la peinture ? le projet Des formes politiques répond par un don d’images sans vues mercantiles à un public non trié. Passant de mains en mains, le projet renoue avec un regard sans médiation. L’implication de militants du parti communiste français teste la capacité de ce dernier à trouver de nouveaux moyens d’expression par des projets artistiques. C’est aussi un écart hors des conventions sociologiques du champ de l’art contemporain. Si l’art apporte d’authentiques expressions libératrices de singularités et recompose les perceptions collectives, pourquoi cela ne serait pas un enseignement pour une politique qui se veut émancipatrice ? La société de demain ne sera-t-elle faite que de slogans tantôt publicitaires, tantôt militants ? N’y aurait-il pas place à des pratiques ? Des formes politiques reprend le projet énoncé par le théoricien Harald Szeemann Quand des attitudes deviennent formes (1969), en l’impliquant dans le politique. Et si l’art n’était pas que le fait du prince,… Si les artistes avaient beaucoup en commun avec les manifestations de rue qui attisent un désir urgent d’autre monde : marginaux et impérieux, à tout moment sur le point d’éprendre une foule devenue active, éclairée, inventive.  


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