• CECI N’EST PAS DE LA PROPAGANDE

        

    Joël Auxenfans. Visages. Peintures affiches. Écriteaux en préparation pour le 20 mars 2022.

     

    CECI N’EST PAS DE LA PROPAGANDE

     J’ai commencé la création de ces peintures affiches en 2011 à partir d’images vues dans les médias. D’autres visages politiques tels que Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, François Hollande, François Ruffin, Alexis Corbière et des anonymes, sont visibles ici :

    http://desformespolitiques.eklablog.fr

    Ce n’est pas du matériel de propagande officiel, mais une œuvre d’art avec la participation du public.

     

    Ce petit texte est collé au dos de quatre-vingt cartons sur lesquels sont présentées trois types d’affiches portraits de Jean-Luc Mélenchon qui seront distribués le dimanche 20 mars 2022 au défilé « pour la sixième république et la répartition des richesses »

    Évidemment, exposer avec des bénévoles ces affiches peintures dans un évènement de soutien à Jean-Luc Mélenchon présente une ambiguité assumée : suggérer des peintures de type « réalistes socialistes » participant à un « culte du chef » dont Jean-Luc Ménechon se serait passé.

    Pour autant mon but n’est pas de lui nuire. Au contraire ces peintures sont un florilège de trois peintures des dernières années, deux d’entre elles datant de plus de cinq ans et la dernière de la fin 2021.

    Si l’on regarde la propagande réaliste socialiste d’Union Soviétique, de Chine ou d’ailleurs, on voit des différences avec les images que je présente ici. Il y a dans les portraits officiels « réalsoc’ » quelque chose de martial, imposant, déifié, solennel, intimidant, ne laissant aucun doute, qu’il n’y a pas dans mes peintures .

    Mes affiches au contraire, bien que se référant à cette histoire, ont une divergence, un écart que je qualifierais d’espiègle. Ces portraits moqueurs et critiques, ne le sont pas envers Jean-Luc Mélenchon, traité plutôt positivement, souriant et sans caricature, avec un traitement parfois ostensiblement flatteur et rajeuni dans deux des affiches.

    Ils sont moqueurs et critiques en revanche des illusions dans lesquelles on peut s’emporter produisant des erreurs, des échecs, des catastrophes. Ils activent une question sur ce que l’on regarde, ce qui nous regarde, ce à quoi on adhère.

     

     

    Joël Auxenfans. Mélenchon avec des plis. Peinture Affiche d'une affiche. 2021.

    La dernière affiche par exemple, bien que tirée du visuel de campagne trouvé sur Internet, reprend le visuel d’une affiche mal collée sur le support, présentait donc des plis. Reproduits en peinture, ces plis sinuent comme des vers le long des joues jusque sur le nez de Jean-Luc Mélenchon.

    C’est une liberté prise avec l’affiche officielle  et c’est fidèle à l’historique de la perception commune de l’homme politique Mélenchon, qui n’est pas impeccable, mais traverse des aléas, des conflits, des pertes d’aura, puis repart en campagne. C’est un portrait malgré et avec les avanies de la vie politique.

    Quant aux deux affiches plus anciennes, elles succèdent à la toute première affiche portrait de Jean-Luc Mélenchon datant de 2012 (je ne la présente pas le 20 mars), qui eut un certain succès sur les murs de Paris, dans les cortèges et les médias comme sur le site de Médiapart http://www.laparisienneliberee.com/le-rouge-est-de-retour/.

     

    Joël Auxenfans. JL Mélenchon. Peinture Affiche. 2012.

     

     

    Malgré l’enthousiasme suscité (j’en ai vendu plus de 300), certains la jugeaient trop « Mao » ; j’ai donc fait des choix visuels en réponse à cette malveillance interprétative :

     

     

    Joël Auxenfans. JL Mélenchon 2. peinture affiche. 2017.

     

    Il y a celle où l’on voit Mélenchon en « Gentil organisateur », que l’on croirait, complice et séducteur, tout droit sorti d’un club de vacanciers en bermuda et chemisette de couleurs vives (le bermuda n’est pas là mais les couleurs du bermuda oui).

    Et l’autre où j’ai repris les critiques d’idôlatrie qui m’étaient faites (alors qu’il ne s’agit que d’iconophilie, d’amour des images) et j’ai peint Jean-Luc Mélenchon hilare en rouge et or rappelant les icônes.

     

     

    Joël Auxenfans. JL Mélenchon 3. Peinture affiche. 2017.

     

    Dans ces deux cas, il s’agit de déroger à des codes attendus normalement dans une campagne électorale d’aujourd’hui. Il y a une liberté re-prise par la peinture sur l’univocité lisse des photos officielles et des outils médiatiques de campagnes des partis.

    Il y a une invitation à prendre du recul, à voir autrement que selon les états-majors. Chercher au sein du politique une autre temporalité et une autre perspective de pensée que celle de l’instrumentalisation politique des images.

    La peinture opère ce déplacement vers d’autres situations que l’attente commune qui dit : dans la rue on trouve les affiches des partis, et dans les galeries et musées on voit les oeuvres de l’art.

    Certes, comme toute image, mes peintures affiches sont codées, issues d’une histoire et d’un contexte, mais elles existent avec une relative autonomie, même si bien sûr elles peuvent être (intentionnellement ou non) mal interprêtées. Existantes et résistantes autant que possible, et bien sûr sans illusions...

     https://vimeo.com/268063746 

     

    CECI N’EST PAS DE LA PROPAGANDE

     

     

     

     

     

     

     

     


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