• De Sarkozy à Chavez: l'histoire en marche

    De Sarkozy à Chavez: l'histoire en marche


    Hugo Chavez, par l’intermédiaire d’un portrait peint édité en affiche, occupe progressivement certains murs de Paris. Fendue d'une ligne de démarcation oblique, l'image travaille deux types de contrastes et de colorations, manière d'évoquer deux facettes du même personnage en imitant ces modes d'authentification inviolables utilisés sur Internet.

     

    Sarkozy ne pourrait lui se prévaloir d’une telle lumière. Son règne est plutôt celui d’un jeu obscur, tout en profondeur, avec des arrières pensées, des échos, des huis clos, dans un monde refermé sur lui-même, d’intérêts privés. Lui qui rejetait des humains hors de l’histoire commence une nouvelle histoire : celle des enquêtes de la justice sur ses sombres « affaires ».

     

    Comment cette classe politique officielle, « sociale libérale » ou de droite, se montre-t-elle au peuple sans être arrêtée sans cesse par la honte ? En faisant preuve d’un sens aigu de représentation, falsification, jeux de rôles, arrogance et sophisme : peindre, feindre, feinter, simuler, tenter le coup, tester, passer en force, outrer, déstabiliser, noyer le poisson, entourer ses tours d’ « éléments de langage » et de récits renversant le sens de l’histoire, « rester maître de l’agenda », provoquer…  

     

    On remarque parfois dans les hautes sphères de la politique et dans celles du commerce de l’art contemporain la présence d’un hiératisme similaire - hiératisme signifiant ici qui interdit la discussion pour estimer par le conflit la valeur réelle : il est chaque fois question de faire passer pour la valeur indiscutablement la plus haute, silencieusement, une catégorie de personnes et d’objets qui se distingue « des autres ». Un "haut" homme politique, tant qu’il ne sera pas arraché à son milieu de référence, ne se comportera pas simplement ni ne s’identifiera au commun.

     

    Le problème se pose aussi pour l’art, qui vise un certain « cœur de cible » dans le beau linge du milieu social qui se préserve et ne se mélange pas à l’ordinaire - comment dès lors serait-il possible en effet de passer pour extraordinaire et d'en tirer avantage ? Cette gymnastique et cette hygiène relationnelles deviennent une esthétique qui fonde des hiérarchies, ségrégant des profitabilités croissantes selon des lieux, des relations et des codes.

     

    Pourrait-on s’abstenir d’expédients si artificiels pour de l’art qui ne soit pas moins bon, ou une politique qui ne soit pas impuissante ? C’est à mon avis la question du XXIème siècle : faire de l’art sans maniérisme, qui ne soit pas qu’un culte de lui-même ; faire de la politique une habitude partagée, soulevant la conscience commune comme le ferait une levure naturelle, « sur poolish », dans le bon pain de trop rares boulangers exigeants.

     

     

    www.legymnase.biz


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