• Du bon et du mauvais usage du dessin

    Du bon et du mauvais usage du dessin

     

    Voici un graphique que j'ai trouvé dans un document très intéressant sur la ventilation naturelle des bâtiments  http://www.lyon.archi.fr/_pdf/RENEC%202011/memoire_mariomule.pdf , p 22

     

     

    Un graphique est un dessin qui restitue une donnée établie scientifiquement. La responsabilité du dessin devient importante du point de vue d'une intégrité intellectuelle et d'une restitution d'une étape dans la recherche de la vérité des faits mesurables. Je pense que l'on peut dire du dessin ci dessus qu'il est exact, et par-là honnête. En effet, la courbe, fort impressionnante au demeurant, des fluctuations de concentrations de dioxyde de carbone dans les classes selon que l'on ventile ou non l'espace et selon le moment, repose sur un dessin rigoureux des quantités, que ce soit au niveau des abscisses, comme à celui des ordonnées. 

     

     

    Regardons cette fois le dessin ci dessous, publié page 42 dans un document  très officiel de l'IRSN, l'Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire:  http://www.mesure-radioactivite.fr/public/IMG/pdf/IRSN_surveillance_France_2012.pdf

     

    Du bon et du mauvais usage du dessin

     

     

    Que remarque-t-on dans ce graphique ? D'une part, pour les abscisses, les graduations indiquant les différents moments de la durée dans le temps sont placées à intervales réguliers alors que les dates mentionnées, non égales entre elles, prouvent qu'il s'agit de données faussées, puisque le dessin de la courbe qui résultera de cette disposition ne restituera pas avec exactitude le processus dans le temps.

    D'autre part, l'axe des ordonnées, concernant les quantités, est établi d'une manière arbitraire, destinée à réduire considérablement la restitution des quantités mesurées. La mesure métrique correspondant à la cote "1", est exactement de la même longueur que celle correspondant à la cote "10", puis égale aussi à celle correspondant à la cote "100", puis enfin identique à celle correspondant à la cote "1000". 

    On chercherait à minimiser considérablement la gravité des mesures de radioactivité relevées en première période que l'on ne s'y prendrait pas autrement.

    Autrement dit, la cote "1000" devrait, si l'on était rigoureux quant au fait de vouloir restituer effectivement au public l'importance respective des différentes mesures prises au court du temps, se placer sur le graphique mille fois plus haut que là où est indiquée la cote "1".

    Tandis que les indications portées sur les abscisses devraient au minimum être positionnées proportionnellement à leur place respective selon le nombre exact auquel elles correspondent de par leur énoncé.

     

    Nous voici donc, en conclusion, en présence, chez un travail d'étudiant, d'une restitution chiffrée et visuelle exacte, honnête et donc utilisable par le public, tandis qu'on se trouve, en présence du document de l'IRSN, pourtant cautionnée par l'État et un cortège de grands scientifiques, en présence d'une restitution graphique et chiffrée induisant, intentionnellement et sans le préciser, le public en erreur.

     

    J'invite par conséquent le public à se reporter préférentiellement à d'autres sources telles que celles de la CRIIRAD http://www.criirad.org/, de Sortir du Nucléaire   http://sortirdunucleaire.org/ , des Robin des bois http://www.robindesbois.org/ (lire l'intéressant dossier surle nucléaire et l'aviation http://www.robindesbois.org/dossiers/crash-test-nucleaire/crash-test-robindesbois.html ou celui sur les PCB http://www.robindesbois.org/PCB/PCB_hors_serie/ATLAS_PCB.html, ou celui parmi d'autres, et à lire l'ouvrage révélateur de la chercheuse en sociologie des sciences Annie Thiébaud-Mony "La science asservie, santé publique, les collusions mortifères entre industriels et chercheurs", paru aux éditions La Découverte.

    Après cette lecture, on ne peut pas rester indifférent au fonctionnement des sciences, de l'industrie, des politiques des États en matière scientifique. Cela donne également envie de rester soi-même en position le plus possible de manière critique, indépendante, et vigilante. Avec évidemment le risque de devoir au quotidien se heurter à l'indifférence, l'ignorance ou l'agressivité de nombreux contemporains s'inscrivant dans le suivisme et le déni idéologiques habituels. 

     

     


  • Commentaires

    1
    Dimanche 24 Mai 2015 à 23:29

    Bonsoir,

    Pour compléter, on peut également consulter l'excellent site grenoblois de contestation du techno-capitalisme : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/, et merci encore Joël pour cette réflexion féconde.

    En fraternité

    DG

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