• Les maîtres du supplice.

     

     

     

    On l’aura compris, le président du « changement maintenant » a, décidément, et avec l’aval le plus absolu des militants et élus de son parti, repris parfaitement la suite de son prédécesseur de l’UMP : soutien aux plus effroyables violations du droit international du pouvoir israélien à l’encontre des civils palestiniens, avec, toujours, et avec une constance macabre, le même rapport minimum de un à cent entre les victimes israéliennes et celles du peuple palestinien. On y voit aussi l’usage acharné des drones les plus sophistiqués (voir à ce sujet l’ouvrage remarquable de Grégoire Chamayou « Théorie du drone », édition La fabrique 2013 https://www.youtube.com/watch?v=Da9pMlBI6OI ) comme moyen de vérifier une domination technologique dont, dirait-on, les pays occidentaux sont fiers, au point de resserrer toujours plus les liens privilégiés, politiques, économiques, technologiques, avec cet état occupant. Les drones, les théories stratégiques et la « dronisation » des forces armées extrêmement dangereuses qui en découlent, sont originaires d’Israël.

     

    Il est à cet égard criant de constater que France Info relaie ce jour http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/l-ue-durcit-ses-sanctions-contre-la-russie-539909 que l’UE renforce ses sanctions contre la Russie, parce que celle-ci aurait peut-être joué un rôle dans l’armement de séparatistes ukrainiens à l’origine, peut-être, de la destruction d’un avion civil malaisien dans l’espace aérien ukrainien. Mais l’UE n’envisage pas la moindre sanction contre Israël alors que le bilan actuel, toujours en hausse rapide, fait état de plus d'un millier de morts dont la plus part sont civils et plus de 1500 blessés, des centaines de milliers de réfugiés, des destructions considérables sur des infrastructures civiles, etc… Il n’est tout simplement pas question, pour les occidentaux, de gêner d’aucune façon l’expansionnisme israélien, le mot expansionnisme pourrait ici plus légitimement s’orthographier avec un seul « n »...

    Il en découle, depuis plus de soixante ans, dans le monde, une caricature des idées des lumières et des droits de l’homme, qui est à l’origine des nombreuses situations de reculs et conservatismes, de ressentiments de nombreux peuples à l’égard des idées de progrès, de droit, de liberté, puisque ces mots sont, depuis des décennies, détournés de leur sens. L’excellent livre de Georges Corm «  Pour une lecture profane des conflits, sur le « retour du religieux » dans les conflits contemporains du Moyen-Orient » ; La découverte Paris 2012, ouvrage que je trouve personnellement nettement plus juste dans son angle d’analyse que celui d’ Ardavan Amir-Aslani La guerre des dieux Edition, Nouveau Monde, permet de reprendre pied dans une réalité présentée abusivement par les médias sur un mode générant de l'émotion et fonctionnant sur des schémas essentialistes.

     

    En tous les cas, quelque soit le point de vue porté sur la situation du conflit israélo-palestinien, il ne peut s’agir que de lui trouver une fin, dans le respect des droits de chaque composante humaine concernée. L’idée énoncée par Shlomo Sand, d’une fédération palestinienne et israélienne, parties linguistiquement différentes mais coopérant dans un projet d’état fédéral riche de ses diversités semble une piste à creuser. Elle rend accessible, paradoxale mais apporte une vraie fin (au sens de finalité ultime de toute négociation prenant « l’autre » pour finalité aussi bien que soi-même comme seule condition de réussite) à ce conflit emblématique de la relation inégale entre faibles et forts, entre dominés et dominants. Car au point où en est arrivé le grignotage et l’envahissement des espaces palestiniens par les colons et forces armées israéliens, la question est plus de vivre ensemble dans le respect de deux entités distinctes mais pas exclusives que de séparer les gens dans une visée de communautarisme ultime et raciste.

     

    Il est humainement (si tant est que ce terme ait un sens pour les possesseurs de forces superpuissantes israéliennes et qui en font usage sans vergogne) nécessaire et inévitable d’aboutir par tous les efforts, à l’unité dans la diversité des composantes de cet espace géographique, même le drapeau de l’entité fédérale à venir pourrait reprendre l’histoire tragique des décennies passées pour les mettre au cœur du ciment conciliateur et unificateur de ces gens, pour la vie et l’avenir.

     

    Malheureusement, le parti au pouvoir en France, ainsi que ceux qui sont en passe de lui succéder (UMP, centriste, ou FN) sont fondamentalement assimilés à une idéologie dominante atlantiste et par conséquent pro israélienne, et ce, avec la mauvaise foi la plus aberrante, la plus destructrice de la confiance. Voici une image pour donner un espoir.

     

     

     

     

    Les maîtres du supplice.

    Joël Auxenfans. "Drapeau". Édition septembre 2014. 

     

     

     

     

     


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