• Pensum dans une prison de Piranèse

     

    Pensum, dans prison de Piranese

    Pensum, dans prison de Piranese

    Pensum dans une prison de Piranèse

    À la FIAC.

     

    Pensum dans une prison de Piranèse

     Au Palais de Tokyo.

     

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/dossier/0203039084607/0203087499503-ces-collectionneurs-tout-puissants-qui-regnent-sur-l-art-contemporain-621843.php#Xtor=AD-6000

    Cet article, sur sa fin, venant à être publié par le journal économique Les Échos,  arrondit le trait jusqu’à l’estomper presque totalement, mais l’analyse est pertinente et fait écho au précédent texte sur le sujet paru dans Médiapart : https://www.evernote.com/shard/s15/sh/5748774c-be9a-4972-a51d-fd1839334cb7/b733653387b2095d78842c32ddfa7d8a

     

    Notre apparition à la FIAC était donc logique (voir photos).  Puis la visite au Palais de Tokyo clôturait l’après midi.

     

    Une exposition de Philippe Parreno, sur 22 000 m2, nous accueillait. Noyée dans une emphase phénoménale – marquise à l’appui pour l’entrée –  la visite se perd dans les dédales du palais, dans une pénombre, relevée d’éclairages parfaitement blancs comme le caisson de fond de l’accueil dont on ne sait qu’il est à considérer dans une sorte d’ambiguïté entre du design et une pièce artistique, ambiguïté qui accompagne le spectateur tout au long de l’exposition. Dans une forme alternée continue noir et blanc, comme les touches d’un piano à queue jouant automatiquement sous l’éclat d’un projecteur dans une salle, la rétrospective, puisque cela en a tout l’air – Ann Lee et Zidane remis en scène – marque incontestablement un imposant territoire, quelque chose de l’ordre d’un affirmation géopolitique de l’État français, que l’on appréhende ici comme au fond d’une prison piranésienne.

    L’impression que ces espaces construits en 1937 et que j’appréciais dans leur grandeur souple (la splendide descente d’escalier graduée et solennelle, pour accéder à l’exposition Cartier Bresson dans les années 80 !), est remplacée par un sens de l’orientation disloqué.  En même temps que l’on cassait les stucs et les murs pour ouvrir le Palais de Tokyo avec trop peu d’argent pour le restaurer à l’identique, on pouvait injecter des dizaines puis des centaines  de milliers d’euros dans des expositions dans un intérieur brut. 

    Au fond de la nef tournée sur la Seine, on bute  sur une cafétéria qui jouxte un endroit qui deviendra, dit-on, une discothèque. Le Palais ferme à minuit, mais les relations publiques se poursuivront en boite de nuit… Des gens errent de niveaux en demi paliers, dans le noir, impactés par les lumières blanches de Philippe Parreno, on cherche son chemin. L’ambiance n’est pas à la fête (comme à la FIAC), ni à la vigoureuse explosion d’espérance (qui n’est visiblement par recherchée), ni encore moins à la contestation de l’ordre économique. Pourtant j’avais lu que l’artiste souhaitait s’intéresser à la question sociale. Ce sera pour une autre fois.

    Avec 500 000 € ou davantage, que ferais-je ? on pourrait objecter qu'avec de tels investissements publics, il serait préférable de produire des oeuvres pérennes, de commandes publiques, plutôt que des expositions monographiques recyclées dans le marché spéculatif. Néanmoins, ne voit-on pas par là que la globalité du mérite d'un l’artiste n’est-il pas en fin de compte d’être capable de rassembler - sur son seul nom - autant d’appuis et autant de moyens de production ? Mais si c'est devenu la manière prédominante d'évaluer l'art, on ne peut qu'y voir l'effet de la primauté de la spéculation financière sur tout autre considération.  

     

     

     

     

     


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