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Populisme, démagogie
POPULISME n. m. (1929 ; du lat. populus « peuple »). « École littéraire qui cherche, dans les romans, à dépeindre avec réalisme la vie des gens du peuple.
DÉMAGOGIE n. f. (1791; gr. Démagôgia). 1° Politique par laquelle on flatte, excite, exploite la passion des masses. 2° État politique dans lequel la multitude commande au pouvoir. « La démagogie s’introduit quand, faute de commune mesure, le principe d’égalité s’abâtardit en principe d’identité » (ST-EXUP.)
(Petit Robert 1967, secrétaire général de la rédaction Alain Rey)
« Le « bourgeoisisme » que nous dénonçons est un contre-pied linguistique au populisme péjoratif dont cette classe nous affuble. Nous en avons marre des flagorneries des riches entre eux. On en a marre du « bourgeoisisme » du Figaro. On en a marre du « richissisme » des chroniqueurs de la Bourse. On en a marre de « l’oligarchisme » de l’ENA et du Who’s Who ! » Monique et Michel Pinçon-Charlot, interview dans l’humanité du 13.10.2013.
http://www.humanite.fr/medias/monique-et-michel-pincon-charlot-la-classe-dominan-548804
Le populisme est actuellement ce mot barrage à tout discours critique, à toute volonté aujourd’hui d’en savoir plus et de se faire une idée du creusement accéléré des inégalités sociales, de le contester, d’essayer, dans un but de justice sociale, de faire partager cette contestation par d’autres citoyens, de trouver des solutions politiques à la crise.
Or, si certains disent dans les médias officiels que ce mot de « populisme » vient de loin et serait utilisé en temps de crise par la droite comme par la gauche, on constate dans le Petit Robert de 1967, que cette notion n’y est pas du tout associée.
En revanche, c’est le mot démagogie qui correspond mieux, par sa définition, au sens implicite du mot populisme tel qu’il est aujourd’hui utilisé en 2013. Or la lecture de la définition de démagogie éclaire autre chose : loin de correspondre au discours et à l’action des partis qui se réclament d’un changement de société vers plus de justice sociale, on s’aperçoit que cette définition sied parfaitement à plusieurs type d’autres discours et actes politiques : ceux de Nicolas Sarkozy et de l’UMP par exemple, excitant la population contre des minorités vivants avec difficulté en France ; mais à sa suite ceux de Manuel Vals et d’une partie du PS, et bien sûr ceux de Marine Le Pen. Ces personnages, à force de vouloir masquer de puissants intérêts financiers dont ils sont les valets, et à force de chercher à tirer parti d’une popularité issue de propos criminels lançant la haine collective contre quelques groupes de personnes socialement fragiles, ces personnages, dis-je, ainsi que tous ceux qui relaient sans aucune distance critique leurs propos et leurs idées, sont les vrais représentants du populisme tel que ces démagoguent le dévient de son sens initial, à savoir des représentants caractéristiques, en fait, de la démagogie, telle qu’elle a encore son sens aujourd’hui exactement.
Nous voyons donc que l’usage détourné des mots va de pair avec les manipulations de l’opinion, des faits, des passions, poussant les populations à la violence. Rien à voir avec le populisme, courant littéraire, donc, mais tout à voir avec la démagogie !
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